LesCaractères livre 5 à 10 contient 380 remarques séparés en 6 parties, chacune sur un thème différent, où la bruyère décrit et critique la société qui l'entoure et à travers des portrait satirique dresse le portrait de l’honnête Homme. 1 er livre: De la société et de la conversation /
Aide pour rapport de stage La Bruyère, "Les Caractères" le travail littéraire du moraliste Dans une lettre officielle, à l’attention d’un client, d’une entreprise ou d’une institution, l’orthographe et la syntaxe sont très importants. C’est une question de crédibilité. Si vous n’êtes pas sûr de vous, n’hésitez pas à vous faire relire par quelqu’un. Dissertation la bruyère Les maximes correspondent à une affirmation à valeur universelle, au présent de vérité générale Un caractère bien fade est celui de n’en avoir aucun» V, remarque 1. C’est une écriture qui vise la clarté mais aussi l’abstraction comme le montre l’important vocabulaire philosophique. Exemple lettre postale Promos ebooks du mois faites le plein de lectures numériques à petit prix. Les Caractères - Jean de La Bruyère •Les réécritures du XVII à nos jours Molière Dom Juan scènes 5 et 6. Don Juan face à la mort Extrait De la cour » des Caractères Par un plan analytique, c'est celui que nous proposons Articles similaires Comment réussir sa dissertation sur le roman ? C’est la question à laquelle nous allons tenter de répondre ! Lors des épreuves écrites du baccalauréat de français, la dissertation est souvent une grande source d’angoisse et d’appréhension chez les élèves de première. Et pourtant, une bonne dissertation n’est qu’une affaire de méthode et d’entraînement. Tu trouveras ci-dessous trois exemples de plans de dissertation sur le roman afin de faire de toi un véritable professionnel de cet exercice ! Présentation lettre postale En Grande-Bretagne, le code postal se présente en 2 groupes de 3 chiffres et lettres majuscules. Dissertation sur la Poésie et l’Expression des Sentiments Personnels Chapitres Français en Première
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Jean de La Bruyère écrit Un homme né chrétien et Français se trouve contraint dans la satire ; les grands sujets lui sont défendus il les entame quelquefois, et se détourne ensuite sur de petites choses, qu’il relève par la beauté de son génie et de son style. » Les Caractères, 1688, chap. I, fr. 65 Dans quelle mesure cette remarque vous paraît-elle éclairer l’œuvre satirique de Boileau? Navigation des articles Etude des satires et de l'art poétique

Lisezce Littérature Mémoires Gratuits et plus de 31 000 autres dissertations et fiches de lecture. Commentaire littéraire (Jean de la Bruyère, Les Caractères, De l'homme). 2. Un homme sans gêne ni scrupule Certes, Gnathon

DE L'HOMMELa vie est un sommeil les vieillards sont ceux dont le sommeil a été plus long ; ils ne commencent à se réveiller que quand il faut mourir. S'ils repassent alors sur tout le cours de leurs années, ils ne trouvent souvent ni vertus ni actions louables qui les distinguent les unes des autres ; ils confondent leurs différents âges, ils n'y voient rien qui marque assez pour mesurer le temps qu'ils ont vécu. Ils ont eu un songe confus, informe, et sans aucune suite ; ils sentent néanmoins, comme ceux qui s'éveillent, qu'ils ont dormi longtemps. ED. 5.48Il n'y a pour l'homme que trois événements naître, vivre et mourir. Il ne se sent pas naître, il souffre à mourir, et il oublie de vivre. ED. 4.49Il y a un temps où la raison n'est pas encore, où l'on ne vit que par instinct, à la manière des animaux, et dont il ne reste dans la mémoire aucun vestige. Il y a un second temps où la raison se développe, où elle est formée, et où elle pourrait agir, si elle n'était pas obscurcie et comme éteinte par les vices de la complexion, et par un enchaînement de passions qui se succèdent les unes aux autres, et conduisent jusqu'au troisième et dernier âge. La raison, alors dans sa force, devrait produire ; mais elle est refroidie et ralentie par les années, par la maladie et la douleur, déconcertée ensuite par le désordre de la machine, qui est dans son déclin et ces temps néanmoins sont la vie de l'homme. ED. 4.50Les enfants sont hautains, dédaigneux, colères, envieux, curieux, intéressés, paresseux, volages, timides, intempérants, menteurs, dissimulés ; ils rient et pleurent facilement ; ils ont des joies immodérées et des afflictions amères sur de très petits sujets ; ils ne veulent point souffrir de mal, et aiment à en faire ils sont déjà des hommes. ÉD. 4.51Les enfants n'ont ni passé ni avenir, et ce qui ne nous arrive guère, ils jouissent du présent. ED. 4.52Le caractère de l'enfance paraît unique ; les mœurs, dans cet âge, sont assez les mêmes, et ce n'est qu'avec une curieuse attention qu'on en pénètre la différence elle augmente avec la raison, parce qu'avec celle-ci croissent les passions et les vices, qui seuls rendent les hommes si dissemblables entre eux, et si contraires à eux-mêmes. ED. 4.53Les enfants ont déjà de leur âme l'imagination et la mémoire, c'est-à-dire ce que les vieillards n'ont plus ; et ils en tirent un merveilleux usage pour les petits jeux et pour tous leurs amusements c'est par elles qu'ils répètent ce qu'ils ont entendu dire, qu'ils contrefont ce qu'ils ont vu faire, qu'ils sont de tous métiers, soit qu'ils s'occupent en effet à mille petits ouvrages, soit qu'ils imitent les divers artisans par le mouvement et par le geste ; qu'ils se trouvent à un grand festin, et y font bonne chère ; qu'ils se transportent dans des palais et dans des lieux enchantés ; que bien que seuls, ils se voient un riche équipage et un grand cortège ; qu'ils conduisent des armées, livrent bataille, et jouissent du plaisir de la victoire ; qu'ils parlent aux rois et aux plus grands princes ; qu'ils sont rois eux-mêmes, ont des sujets, possèdent des trésors, qu'ils peuvent faire de feuilles d'arbres ou de grains de sable ; et, ce qu'ils ignorent dans la suite de leur vie, savent à cet âge être les arbitres de leur fortune, et les maîtres de leur propre félicité. ED. 4.54Il n'y a nuls vices extérieurs et nuls défauts du corps qui ne soient aperçus par les enfants ; ils les saisissent d'une première vue, et ils savent les exprimer par des mots convenables on ne nomme point plus heureusement. Devenus hommes, ils sont chargés à leur tour de toutes les imperfections dont ils se sont moqués. ED. 4. Les+ de la collection • Tous les repères sur l’auteur et le contexte de l’œuvre • Des explications linéaires pour se préparer à l’oral • Le Dossier du lycéen avec tous les thèmes clés et les enjeux de l’œuvre et du parcours associé, des sujets de dissertation et des points de méthode pour préparer les élèves au Bac

Les Caractères est une œuvre publiée en 1688. L'auteur est Jean de la Bruyère né en 1645, mort en1696, dont c'est l'unique œuvre, à laquelle il a consacré toute sa vie. Le passage se situe dans le livre 5, dont le titre est "De la société et de la conversation". Il traite donc des relations humaines. Le XVIIe siècle est celui du classicisme de la mesure, de l'ordre, de l'idéal de l'honnête homme mesuré, poli, savant et non pédant, social et indépendant, qui s'adapte. Louis XIV est le roi du divertissement et du luxe, du faste et de l'étiquette. Les courtisans cherchent à être vus par le roi. Jean de la Bruyère s'installe à l'Hôtel de Condé en 1685, et est ainsi proche de Versailles qu'il décrit. C'est un moraliste, c'est-à-dire qu'il donne des leçons construit figure idéale de l'honnête homme en critiquant sociétés et hommes caricaturaux de sociétés surtout la cour, en traçant portraits satiriques vifs et critiques et scrutant ses contemporains. Problématique Comment derrière le portrait d'Arrias, anti-modèle de l'honnête homme, La Bruyère semble-t-il dissimuler une critique de sa société ? Annonce du plan Premier mouvement, Arrias, anti portrait de l'honnête homme de Arrias » à éclater » Deuxième mouvement, Intervention d'une opposition la morale de Quelqu'un » à ambassade » I. Premier Mouvement Arrias anti portrait de l'honnête homme a Description d'Arrias lignes 1 à 3 L1 Arrias » est le premier mot prononcé, ce qui montre l'égocentrisme du personnage a » est au présent de vérité générale, marque du stéréotype tout lu, tout vu » répétition hyperbolique de tout », le personnage est excessif et démesuré Homme universel » hyperbole confondu avec Dieu, démesuré L1-2 homme universel », se donne pour tel », aime mieux mentir » oxymore qui est la marque de l'homme caméléon qui change en fonction de son entourage. L'honnête homme lui au contraire s'adapte mais ne change pas. Ses paroles sont fausses. Il cherche l'attention, et se contredit lui-même. L1-3 Dès la première phrase persuader », se donne pour tel », mentir », paraître » on a le champ lexical du mensonge, qui démontre la fausseté du personnage, ainsi que le caractère théâtral de la société qui privilégie le paraître. L2 il aime mieux mentir que de se taire » comparatif de supériorité, où il valorise le vice mentir » au détriment de la vertu se taire ». b Portrait mis en action lignes 3 à 7 L3 L'on », un », une » les pronoms sont indéfinis, signifiant la non-importance des autres égocentrisme d’Arrias L3 L’on » pronom de vérité générale, qui est la marque d'une situation générale typique L3 table d'un Grand » reprise des satires d'Horace et Boileau, tradition satirique de repas ridicules connue au XVIIe siècle L3 cour du Nord » éloigné des préoccupations françaises de l'époque sur un sujet de discussion pas important. L3-6 il prend la parole, et l'ôte », il en rit le premier » la grossièreté et manque de respect sont contraires aux règles de bienséance du XVIIe siècle. Le manque de politesse et de savoir vivre d'Arrias sont ainsi dénoncés. L3-4 il prend la parole, et l'ôte à ceux qui allaient dire ce qu'ils en savent » allitération l » + p » qui appuie le flot de parole, ainsi que le ton péremptoire d'Arrias qui monopolise autoritairement la parole, et qui transforme la conversation en monologue. L4 qui allaient dire » les autres voulaient parler mais ne peuvent point. Il n'y a pas de discussions mais un monologue, un comportement impoli et mal vu au XVIIe siècle. L4-7 il s'oriente », il en était », il discourt », il récite », il les trouve », il en rit » répétition du il » qui désigne Arrias, qui se met en avant avant les autres, et marque là encore son égocentrisme. L5-6 discourt », récite », historiettes » champ lexical du théâtre; il se met en scène avec son récit. L5-6 cette », ses » deux fois par les déterminants démonstratifs et possessifs, il s'approprie le récit comme s'il racontait voyage personnel et précis, montrant l'étendue de son mensonge et de sa recherche d'attention. L6 historiettes » diminutif familier qui désigne l'idée de récits de voyage et d'anecdotes donc de mensonges et de manque d'étiquette. L6-7 Il les trouves plaisantes », il en rit le premier », éclater » en plus du vœux d'être l'acteur principal, il est son propre public. Il développe un amour pour lui-même et une attention qu'il se donne lui-même. Résumé Présentation d'Arrias comme un metteur en scène centralisation sur lui-même, acteur principal monopolisation de parole, ou encore spectateur amour pour lui-même, rire d'une pièce de théâtre ses mensonges. Mais le vrai metteur en scène reste La Bruyère qui souligne défauts du caractère d'Arrias, anti-modèle de l'honnête homme qui va à l'encontre des idéaux classiques. II. Deuxième mouvement intervention d'une opposition, la morale a Le retournement de situation lignes 7 à 12 L7 Quelqu'un » pronom indéfini et donc désintérêt de l'autre personne. L7-8 contredire », prouve », nettement », vraies » champ lexical de la vérité, qui s'oppose ainsi à l'illusion, et donc Arrias. L9 Prend feu » métaphore de la colère et du tempérament d'Arras qui n'est dans cette situation pas calme et raisonné comme le serait un honnête homme. L9 l'interrupteur » périphrase négative pour désigner l'autre personne. Il s'agit du point de vue d'Arrias qui méprise l'intervenant car il le contredit et marque ainsi sa prétention. L9-10 je n’avance », je ne raconte », je ne sache rien » le discours direct, la répétition de première personne je » et la négation restrictive ne » marquent une changement de narration, Arrias réplique et gagne en importance car désormais narrateur à la première personne. La négation appuie sur la mauvaise foi d'Arrias. L9-12 je ne sache », je l'ai appris », interroge », circonstances » on est dans le champ lexical de l'enquête, de la rigueur scientifique, qui donne l'illusion d'un discours de vérité, ce qui dépeint l'énormité du mensonge. L9-12 il s'agit d'une longue phrase, destinée à persuader. L10-11 Sethon », ambassadeur de France », revenu à Paris » apposition suivie de proposition principale, qui est une marque d'autorité et donne de la crédibilité à son récit. La mention d'un lieu précis donne aussi de la contenance à cette présentation. L11-12 [i]que je connais familièrement, que j'ai fort interrogé, et qui ne m'a caché aucune circonstance.[/i ]» enchaînement de trois propositions relatives, qui donne un effet cumulatif, une impression que les paroles d'Arrias sont plus importantes que celles de l'intervenant et que dans son interrogatoire Arrias est à la fois proche et supérieur à Sethon, ambassadeur de France b Le duel verbal lignes 12-13 L12-13 Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu'il ne l'avait commencé » avec le comparatif et le terme narration », La Bruyère place ironiquement le domaine d’Arrias dans la fiction et non dans la vérité. L13 confiance » vocabulaire de la manipulation, ici la manipulation d'Arrias qui croit presque à ses propres mensonges. c Le coup de théâtre ou la chute Lignes 13 à 15 L13 lorsque » conjonction de subordination, marque d'un changement de situation. L13 lui dit » rupture de l'imparfait au passé simple, là encore marque d'un retournement de situation, action soudaine et rapide. L14 Sethon » On a ici la reprise du nom donné par Arrias, et donc la révélation de l'identité de l'intervenant qui était caché derrière les périphrases données auparavant interrupteur » pour Arrias, qui est en vrai Sethon lui-même. L14-15 Cest Sethon ... son ambassade » On a là encore la reprise des mots d’Arrias, ce qui est ironique et comique, placere et donne la leçon à Arrias docere C'est la fin du portrait du fat, ridiculise jusqu'au bout. Son mensonge est désormais à découvert.

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IParcours réflexions sur l'intitulé du parcours La comédie sociale » L'intitulé du parcours fait le rapprochement entre la vie en société et le théâtre. Il faut donc s'intéresser aux définitions de ces deux notions ainsi qu'au rapport qu'elles entretiennent. Le terme comédie » est polysémique, il peut avoir différentes significations. Une comédie » peut désigner tout d'abord une pièce de théâtre divertissante. Le mot comédie » désigne également une attitude fausse et théâtrale. Antoine de Furetière, un lexicographe de renom du XVIIe siècle, définit ainsi le terme de comédie » 1. Piece de theatre composée avec art, en prose, ou en vers, pour representer quelque action humaine ; & se dit en ce sens des pieces serieuses, ou burlesques. »2. COMEDIE, se dit par extension de toute action plaisante, ou ridicule, qui se fait en compagnie. » Il y a donc aujourd'hui derrière l'idée de comédie, tout comme au XVIIe siècle, celle de pièce de théâtre et de faut noter qu'aujourd'hui, le terme peut également désigner une attitude désagréable et insupportable synonyme de caprice ». On peut, par extension, associer le mot comédien » à l'intitulé du parcours. Ce terme peut signifier personne qui fait du théâtre » mais également personne qui se compose une attitude ». Le terme sociale » signifie qui est relative à une société ». Une société désigne le milieu dans lequel vivent les hommes en groupe. Ce milieu est régi par des lois. Il y a, dans toute société, des interactions permanentes entre les individus qui la composent. Lorsqu'on parle de comédie sociale », on étudie donc la manière dont les individus se mettent en scène et sont mis en scène dans leurs interactions avec les autres. Les hommes jouent donc un rôle et s'offrent en spectacle. Mais ils sont également les spectateurs de cette comédie. En somme, l'homme est un comédien qui joue la comédie sociale car il essaie de paraître ce qu'il n'est pas. Dans Les Caractères, Jean de La Bruyère dénonce la comédie sociale. L'hypocrisie est généralisée et les hommes sont sans cesse en représentation. Ils jouent un rôle en permanence et ne sont pas sincères. Pour lui, les actions individuelles et les interactions sociales sont saturées de mensonges et de faux-semblants. L'intitulé du parcours invite à se poser diverses questions Comédie ou tragédie sociale ? En quoi la société est-elle le lieu d'une comédie permanente ? Dans quelle mesure les hommes sont-ils acteurs et spectateurs du monde ? Quel regard porter sur la comédie sociale ? Qu'y a-t-il de théâtral dans la société ? IIJean de La Bruyère, l'auteur des Caractères Jean de La Bruyère est une figure marquante de son époque, issu de la noblesse de robe. Après des études de droit et la formation du duc de Bourbon, il va marquer les mémoires en publiant Les Caractères en 1688. Jean de La Bruyère naît le 16 août 1645 à Paris. Il est issu d'une famille bourgeoise de la magistrature. En 1665, après des études de droit, il soutient ses thèses et devient avocat. Mais ce métier lui plaît peu. En 1673, La Bruyère achète une charge de trésorier des finances à Caen, ce qui l'anoblit et lui procure des revenus confortables. Il appartient alors à ce que l'on appelle la noblesse de robe ». Noblesse de robe La noblesse de robe » regroupe tous les nobles qui occupent des fonctions gouvernementales, principalement dans la justice et les finances. On les appelle également les robins ». En 1680, La Bruyère rencontre Bossuet qui est le précepteur du Dauphin. Quatre ans plus tard, grâce aux recommandations de Bossuet, il devient le précepteur du duc de Bourbon qui appartient à l'une des plus grandes familles de France les Condé. C'est le début de l'ascension sociale de La Bruyère. En 1686, la formation du jeune duc est terminée. Mais La Bruyère reste au service de la maison de Condé. Il a la fonction de gentilhomme ordinaire » de M. le Duc. Il s'occupe de la gestion de la bibliothèque. Comme il fréquente la cour, La Bruyère a l'occasion d'observer ceux qui la constituent. Cela lui donne de la matière pour l'ouvrage qu'il est en train d'écrire. En 1688, il publie pour la première fois Les Caractères. Le succès est fulgurant. La Bruyère ne cessera de rééditer son livre en y ajoutant régulièrement de nouvelles réflexions. En 1693, il est élu à l'Académie française bien que les Modernes », et principalement Fontenelle, s'y soient vivement opposés. En 1696 paraît la dernière version des Caractères qui est constituée de 1 120 remarques. Le 10 mai 1696, La Bruyère meurt à Versailles d'une hémorragie cérébrale. La querelle des Anciens et des Modernes est une dispute littéraire qui naît au XVIIe siècle au sein de l'Académie française. Les Anciens soutiennent l'idée que les auteurs antiques doivent rester des modèles dans la création littéraire alors que les Modernes pensent que l'on peut rivaliser avec les auteurs antiques et qu'il faut renouveler la création artistique. IIIPrésentation de l'œuvre La Bruyère puise son inspiration dans les tourments de son époque pour écrire son œuvre. Son titre complet, Les Caractères ou Les Mœurs de ce siècle, y fait d'ailleurs référence. L'ouvrage est divisé en seize livres. Chacun s'attarde sur un aspect de la société du XVIIe siècle, à travers différents portraits. ALe contexte Le contexte historique est primordial dans cette œuvre. En effet, La Bruyère s'en inspire pour nourrir son ouvrage et, surtout, pour en faire la critique. Les guerres et les inégalités sociales et économiques sont notamment Caractères sont écrits pendant le règne de Louis XIV. En 1688, à leur parution, Louis XIV s'est déjà installé avec toute sa cour à Versailles. Les nobles les plus en vue sont ainsi éloignés de Paris. Louis XIV les maintient sous son emprise et les empêche, de cette manière, de comploter contre lui. Les nobles se soumettent alors à l'étiquette qui réglemente leurs relations et leurs comportements. Ils ne sont occupés que par des loisirs et des divertissements. Leur seul but devient alors de se faire bien voir par le règne de Louis XIV est marqué par des guerres, dont la guerre de Neuf Ans qui débute en 1688, mais aussi par les persécutions religieuses contre les jansénistes et contre les inégalités sociales et économiques sont très fortes à cette époque. On distingue trois ordres qui divisent la société sous Louis XIV la noblesse, le clergé et le tiers état. Ces ordres sont marqués par de grandes inégalités internes. La population française est donc très divisée. De plus, Louis XIV asservit les arts et la religion pour en faire des outils de soutien politique. C'est une des manifestations de l' Bruyère va utiliser toute cette matière pour composer son œuvre. Il va s'offusquer de la condition du tiers état, du comportement des bourgeois et des nobles mus par une ambition nuisible, il va s'insurger, également, contre l'hypocrisie et la fourberie des plus grands. Il fait ainsi la critique acerbe d'une société d'Ancien Régime corrompue et décadente. La Bruyère est ce que l'on appelle un moraliste. Un moraliste, au XVIIe siècle, est un écrivain qui observe et peint les mœurs de son époque et propose une morale solide. Il s'agit, pour les moralistes, de plaire et d'instruire avec une volonté de montrer aux hommes comment bien conduire leurs mœurs. BRésumé de l'œuvre Les Caractères de La Bruyère regroupent des maximes, des portraits ou des réflexions qui sont réparties en seize livres. Chaque livre aborde un aspect de la société de l' Bruyère présente ses Caractères comme étant la suite de l'œuvre de Théophraste, Caractères, probablement écrite en 319 av. Les Caractères comptent, au total, seize livres. Chaque livre est consacré à un aspect de la société de l'époque de La Bruyère. Les livres V à X, qui font l'objet de la présente étude, sont organisés de manière logique. Ainsi, à l'image de la hiérarchie sociale qui ordonne la société française, ces livres sont arrangés selon un ordre croissant ». Le livre V est consacré aux relations humaines en général et le livre X est consacré au roi Louis des livres est subdivisé en remarques il y en a 420 au total dans toute l'œuvre, certaines fonctionnant comme des réflexions et d'autres comme des portraits, des morales ou des maximes. La Bruyère utilise différents styles et procédés qui rendent son œuvre unique et plaisante le dialogue, la saynète, l'apologue, le pastiche, le récit, la description, la comédie, dessein de La Bruyère est de peindre l'homme en général » et ce d'après nature » préface aux Caractères. Le titre complet de l'œuvre est Les Caractères ou Les Mœurs de ce siècle. Cela sous-entend que La Bruyère va peindre à la fois les défauts individuels des hommes leur caractère et les défauts de la société les mœurs. Caractère Le mot caractère vient du latin character qui signifie marque, empreinte, signe distinctif » et du grec kharakter qui signifie signe, empreinte ». Par extension, le mot caractère » prend le sens de disposition morale d'une personne ». Le terme désigne, en littérature, une forme qui fait la peinture des mœurs des hommes à partir de leurs caractéristiques individuelles. 1Livre V De la société et de la conversation 83 remarques La Bruyère étudie, dans ce livre, les relations humaines et notamment l'usage de la lui, les hommes ne s'écoutent pas et cherchent sans cesse à se dominer les uns les autres. Alors que la parole devrait être un outil d'échanges et de conversation dans le but de s'instruire et de se comprendre, elle devient un outil qui sert les disputes, les moqueries et les intérêts de chacun. La Bruyère ébauche, en filigrane, le portrait de l'honnête portraits principaux du livre V sont ceux d'Acis, Arrias, Théodecte, Troïle, Cléon, Euthyphron, Cléante et Hermagoras. 2Livre VI Des biens de fortune 83 remarques Ce livre a pour thème principal l'argent. La Bruyère dénonce l'effet pervertissant des Bruyère explique que c'est l'argent qui fait fonctionner la société. Il explique que l'argent a des effets néfastes sur la personnalité des hommes. Pour lui, l'argent est à l'origine de la décadence des hommes et de la société dans laquelle ils vivent car il la régit et en menace l' portraits principaux du livre VI sont ceux de Clitiphon, Arfure, Crésus, Périandre, Chrysippe et Ergaste. 3Livre VII De la ville 22 remarques Dans ce livre, La Bruyère fait une satire féroce des habitants de la ville de Paris et particulièrement des parvenus ».La ville est un lieu corrompu où les gens se livrent à une véritable comédie sociale. En effet, les bourgeois imitent les gens de la cour en se mettant en scène. C'est également un endroit où toutes les classes sociales se côtoient, cohabitent et se mélangent. Mais chacun essaie de sortir de sa classe sociale par tous les moyens possibles. La Bruyère déplore aussi le fait que seules les apparences comptent car chacun est soumis au regard de l'autre. Paris est donc un véritable théâtre qui montre le spectacle déplorable de la malveillance, de l'hypocrisie et de la tromperie remarque 22, qui clôture le livre VII, permet à l'auteur d'évoquer les mœurs des anciens Romains et de les ériger en portraits principaux du livre VII sont ceux de Narcisse et Théramène. 4Livre VIII De la cour 101 remarques Dans ce livre, La Bruyère poursuit la métaphore théâtrale. Il montre que la cour n'est que faux-semblants, hypocrisie et Bruyère dénonce le règne des apparences. Les courtisans sont fustigés pour leur orgueil et leur ambition démesurée. Il se moque de leur comportement et des règles ridicules de l'Étiquette. Leur désir incessant de reconnaissance et leur souci permanent de plaire font d'eux les pantins du roi et des plus remarque 101 apporte une véritable morale la sagesse veut que l'on s'éloigne de la portraits principaux du livre VIII sont ceux de Cimon, Clitandre, Théonas, Timante, Théodote et Straton. 5Livre IX Des grands 56 remarques Dans ce livre, le moraliste dénonce les privilèges acquis par la naissance et le mépris du mérite Bruyère évoque les grands », c'est-à-dire les hommes issus des familles les plus puissantes. Ces grands », qui sont vaniteux, dominent et écrasent les plus petits » qui se soumettent à eux dans une forme de servitude volontaire. Malgré tout, les grands » ne se comportent pas mieux que les petits » et ils possèdent tous les mêmes défauts. Ce livre est placé sous le signe de l'ironie, du sarcasme, de la raillerie et de la portraits principaux du livre IX sont ceux de Théophile, Théognis, et Pamphile. Le Discours de la servitude volontaire est une œuvre d'Étienne de La Boétie, un penseur du XVIe siècle. Ce discours est un réquisitoire contre l'absolutisme. La Boétie essaie de comprendre comment tout une population peut se soumettre à un seul et même homme. Il soutient que cette servitude est consentie et non pas forcée. 6Livre X Du souverain ou de la république 35 remarques Ce livre est consacré au roi Louis XIV. La Bruyère y évoque également l'exercice du dénonce les abus de Louis XIV et plus particulièrement les guerres qu'il mène. Le moraliste prodigue des conseils au roi et il établit une liste de qualités qui devraient être celles de ceux qui gouvernent. À travers ces remarques se profile la critique latente mais sévère de Louis XIV. Il propose aussi le portrait de dirigeants idéaux par le biais de la métaphore du prince-berger remarque 29 et le portrait d'un souverain parfait remarque 35. Il évoque dans ce chapitre les devoirs du souverain et des dirigeants mais aussi ceux du peuple. CLes personnages principaux Les portraits dépeints par La Bruyère lui permettent de parler de son époque, d'évoquer un type n'y a pas à proprement parler de personnages » dans cette œuvre, car c'est un essai. Cependant, on y trouve de nombreux portraits. Les figures dont La Bruyère fait le portrait sont issues de l'Antiquité ou tirées des comédies antiques ou classiques. Bien que nombre de lecteurs ont essayé de savoir qui se cachait derrière ces portraits, La Bruyère a insisté sur son dessein tenir des propos sur la nature humaine en général. Derrière chaque portrait se cache donc un type personnages ne sont pas ou peu décrits physiquement. La Bruyère n'étudie pas non plus leur psychologie. Il s'efforce de brosser un portrait de leurs mœurs et de leurs mener ces portraits à bien, il emploie principalement deux procédés littéraires l'hypotypose et l'éthopée. Hypotypose L'hypotypose est une figure de style qui consiste à décrire une scène ou une personne de manière tellement frappante et animée que le lecteur a l'impression de vivre cette scène ou d'être en face de cette personne. Éthopée L'éthopée est un procédé qui consiste à décrire des personnages par l'évocation de leurs mœurs et de leurs coutumes. C'est donc une description qui a pour objectif de dresser le portrait moral d'un personnage. DLes thèmes principaux La Bruyère aborde de nombreux thèmes dans Les Caractères. Cependant, trois d'entre eux sont particulièrement importants l'honnête homme, le theatrum mundi et la peinture et la critique des mœurs de la société de son temps. 1L'honnête homme Dans Les Caractères, La Bruyère propose, par le biais des portraits satiriques qu'il fait de ses personnages » et par contraste, l'image idéale de l'honnête homme représente l'idéal de l'époque classique. Le Larousse le définit ainsi Homme du monde accompli, d'un esprit cultivé mais exempt de pédantisme, agréable et distingué tant dans son aspect physique que dans ses manières ». Époque classique L'époque classique est la période littéraire durant laquelle règne le classicisme en France, c'est-à-dire entre 1660 et 1685. Le classicisme est régi par des règles esthétiques et morales très strictes sobriété et clarté du propos, imitation des auteurs de l'Antiquité, désir de plaire et d'instruire. Les auteurs de cette époque cherchent à égaler la perfection de la beauté des œuvres antiques. Ainsi, l'honnête homme est un homme de goût. Il sait plaire naturellement, sans faire usage d'artifices. C'est un érudit qui est capable de rester modeste et discret. Il utilise la conversation à bon escient et ne doit être ni présomptueux ni imbu de lui-même. Il doit, en restant mesuré et délicat, savoir se rendre plaisant et divertissant. C'est donc un homme cultivé et de bonne compagnie qui se caractérise par sa maîtrise de lui-même et par celle des relations faisant le portrait de personnages ridicules comme Théodecte livre V, remarque 12 qui est trop théâtral, en mettant en lumière des défauts risibles à l'image de la vanité et de l'égoïsme de Narcisse livre VII, remarque 12, en dénonçant les travers de la nature humaine et en se riant de la conduite des hommes qui sont manipulateurs, arrivistes et intrigants comme le sont les hommes de cour livre VIII, La Bruyère construit, finalement, le portrait de l'honnête homme en montrant ce qu'il ne faut pas faire. 2Le theatrum mundi Le motif du theatrum mundi est ce que l'on appelle un topos littéraire c'est un thème traditionnel et répandu en littérature. Le theatrum mundi fait le rapprochement entre le jeu théâtral et la vie en société. Cela peut se traduire par le théâtre du monde ».L'idée du theatrum mundi renvoie à une conception biblique du monde. D'après les préceptes chrétiens, Dieu est le créateur de notre monde puis il en devient le spectateur. Ainsi, le monde est un théâtre dans lequel chaque être humain joue un rôle. Le monde n'est donc qu'une illusion et la vie n'est donc qu'une comédie sans idée se retrouve à de nombreuses reprises dans Les Caractères. Dans livre VI Des biens de fortune » remarque 31, La Bruyère écrit Le peuple souvent a le plaisir de la tragédie il voit périr sur le théâtre du monde les personnages les plus odieux, qui ont fait le plus de mal dans diverses scènes, et qu'il a le plus haïs. » C'est particulièrement au cours du livre VIII, à la remarque 99, qu'il exprime cette idée. Les Caractères, Livre VIII »Le monde est une comédie perpétuelle. Rien ne change sauf les acteurs ». Mais les nouveaux hommes qui remplacent les anciens vont répéter les mêmes comportements. 3La peinture et la critique des mœurs de la société de son temps La Bruyère, en bon moraliste, cherche à dénoncer les défauts des hommes et les vices de son époque en peignant la société. Cela lui permet de montrer ce qu'il faut faire et ce qui est à Bruyère, au service de la famille de Condé, fréquente régulièrement Versailles et la cour. Il a donc tout le loisir d'observer le microcosme qui la constitue. Il est l'observateur direct des vices et des vertus des hommes de son époque. Les portraits qu'il fait sont inspirés par les personnes qu'il croise. Par l'intermédiaire de ses Caractères, La Bruyère cherche à montrer à ses contemporains les travers de leurs mœurs et les défauts de leurs comportements. Il montre qu'ils sont corrompus et corruptibles tant ils accordent de l'intérêt à l'argent. Ainsi, dans le livre VI Des biens et des fortunes », le moraliste dénonce la toute-puissance de l'argent qui perturbe l'ordre social. La société n'est pas régie par le mérite mais par la richesse. Les plus riches asservissent les plus pauvres qui se retrouvent exclus de la société. Ainsi, La Bruyère prend notamment l'exemple d'Ergaste livre VI, remarque 28 prêt à tout pour s'enrichir ou de Giton et Phédon livre VI, remarque 83 dont la vie est bien différente en raison de leur fortune. Le premier se donne tous les droits sur les autres en raison de sa richesse, il est heureux et a une vie sociale épanouie. Inversement, le second, Phédon, semble exclu de toute vie sociale car il est l'auteur, la ville et la cour concentrent et exacerbent les vices de l'homme. En effet, ces deux lieux montrent tout à la fois le clivage social et la perméabilité des classes. Pour l'auteur, cela conduit à un déséquilibre de la société. En effet, les apparences et les faux-semblants modifient l'ordre social et créent une instabilité. Cette instabilité se remarque à travers le destin de certains personnages qui passent de la fortune à l'infortune en un rien de temps. La Bruyère prend le cas d'un homme anonyme qui, à peine installé dans ses nouvelles fonctions qui le mettent dans la lumière, s'en retrouve rapidement déchu, ce qui le replace dans l'ombre livre VIII, remarque 32. Or, cette instabilité permanente ne favorise ni le mérite ni la vertu. Ainsi, dans le livre VI Des biens de fortune », La Bruyère fait le portrait de Sosie remarque 15, qui passe du statut de domestique à celui d'administrateur des biens d'une paroisse religieuse il devient donc noble non pas grâce à son mérite mais par le biais de fraudes financières et de au-delà d'une critique des mœurs du peuple, La Bruyère fait aussi la critique de ceux qui gouvernent. C'est l'objet de livre X intitulé Du souverain et de la république ». Tout en y dénonçant les défauts d'un mauvais souverain, il montre les exemples que ceux qui gouvernent devraient suivre. Ainsi, il critique tout particulièrement l'absolutisme et la tyrannie qui en découle C'est la manière la plus horrible et la plus grossière de maintenir, ou de s'agrandir » remarque 2, Il n'y a point de patrie dans le despotique » remarque 4. La Bruyère s'insurge également contre la guerre qui ravage le pays et le peuple remarque 10. Le moraliste se permet ensuite de donner des conseils au souverain pour devenir un bon roi il doit s'entourer remarques 14 et 23, il doit servir les intérêts du peuple et non les siens remarque 24, il doit conduire son peuple comme un berger conduit son troupeau remarque 29, enfin, il doit être constant et juste envers son peuple remarque 35. C'est d'ailleurs dans cette trente-cinquième et dernière remarque que La Bruyère brosse le portrait du souverain idéal. AArrias Livre V De la société et de la conversation », remarque 9 Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; c'est un homme universel, et il se donne pour tel il aime mieux mentir que de se taire ou de paraître ignorer quelque chose. On parle à la table d'un grand d'une cour du Nord il prend la parole, et l'ôte à ceux qui allaient dire ce qu'ils en savent ; il s'oriente dans cette région lointaine comme s'il en était originaire ; il discourt des mœurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes ; il récite des historiettes qui y sont arrivées ; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusqu'à éclater. Quelqu'un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu'il dit des choses qui ne sont pas vraies. Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l'interrupteur "Je n'avance, lui dit-il, je ne raconte rien que je ne sache d'original je l'ai appris de Sethon, ambassadeur de France dans cette cour, revenu à Paris depuis quelques jours, que je connais familièrement, que j'ai fort interrogé, et qui ne m'a caché aucune circonstance." Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu'il ne l'avait commencée, lorsque l'un des conviés lui dit C'est Sethon à qui vous parlez, lui-même, et qui arrive fraîchement de son ambassade." » Hyperboles Vocabulaire des faux-semblants Vocabulaire de la parole Arrias monopolise la parole La rigueur scientifique » de la démarche d'Arrias Un retournement de situation comique Il y a quatre mouvements essentiels à retenir de ce texte. 11er mouvement un portrait peu flatteur Arrias est d'emblée présenté comme un homme pédant et imbu de lui-même. Les hyperboles montrent qu'il est toujours dans l'excès et inscrivent le portrait d'Arrias dans la satire. Le vocabulaire des faux-semblants fait comprendre que c'est un trompeur. Il préfère le mensonge à la vérité. L'expression c'est un homme universel » montre qu'en fait Arrias est un personnage-type. Il représente à la fois la pédanterie et la comédie que les hommes jouent en société. 22e mouvement la sottise d'Arrias Les nombreux verbes de parole ainsi que la répétition anaphorique du pronom personnel il » montrent qu'Arrias monopolise la parole. La conversation mondaine devient alors un monologue. Les propos d'Arrias montrent aussi toute sa bêtise. Le fait qu'il parle de choses qu'il ne connaît pas et qu'il rit de ses propres histoires renforcent l'idée qu'il est un sot. Enfin, quand un interrupteur » le contredit et lui prouve qu'il a tort, en lui opposant la vérité, Arrias fait preuve d'une mauvaise fois impressionnante en simulant une colère bien peu légitime. 33e mouvement l'illusion d'une enquête scientifique Arrias cautionne ses propres propos en affirmant avoir fait une enquête rigoureuse il tient cela d'une personne de renom, Sethon, ambassadeur de France dans cette cour », qu'il a interrogé » et qui ne lui a rien caché ». Il donne donc l'impression que ses propos sont authentiques et vérifiables car l'évocation de Sethon fait office d'argument d'autorité. Argument d'autorité L'argument d'autorité s'appuie sur les propos, la pensée d'une personne faisant autorité dans un domaine ou considérée comme une l'assurance qu'il met dans son discours Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu'il ne l'avait commencée », Arrias semble avoir pris le dessus sur son interrupteur » mais ce n'est qu'une illusion. 44e mouvement un véritable coup de théâtre La dernière phrase prononcée par un des conviés » met fin à l'illusion. Dans un retournement de situation comique, l'imposture d'Arrias est travers ce portrait satirique d'Arrias, La Bruyère dénonce la pédanterie et le mauvais usage de la parole. En cela, Arrias est l'exact contraire de ce que devrait être un homme honnête. La Bruyère montre également que les hommes jouent un rôle en société sur le théâtre du monde. B Le spectateur professionnel » Livre VII, De la ville », remarque 13 Voilà un homme, dites-vous, que j'ai vu quelque part de savoir où, il est difficile ; mais son visage m'est familier. —Il l'est à bien d'autres ; et je vais, s'il se peut, aider votre mémoire. Est-ce au boulevard sur un strapontin, ou aux Tuileries dans la grande allée, ou dans le balcon à la comédie ? Est-ce au sermon, au bal, à Rambouillet ? Où pourriez-vous ne l'avoir point vu ? où n'est-il point ? S'il y a dans la place une fameuse exécution, ou un feu de joie, il paraît à une fenêtre de l'Hôtel de ville ; si l'on attend une magnifique entrée, il a sa place sur un échafaud ; s'il se fait un carrousel, le voilà entré, et placé sur l'amphithéâtre ; si le Roi reçoit des ambassadeurs, il voit leur marche, il assiste à leur audience, il est en haie quand ils reviennent de leur audience. Sa présence est aussi essentielle aux serments des ligues suisses que celle du chancelier et des ligues mêmes. C'est son visage que l'on voit aux almanachs représenter le peuple ou l'assistance. Il y a une chasse publique, une Saint-Hubert, le voilà à cheval ; on parle d'un camp et d'une revue, il est à Ouilles, il est à Achères. Il aime les troupes, la milice, la guerre ; il la voit de près, et jusques au fort de Bernardi. Chanley sait les marches, Jacquier les vivres, Du Metz l'artillerie celui-ci voit, il a vieilli sous le harnois en voyant, il est spectateur de profession ; il ne fait rien de ce qu'un homme doit faire, il ne sait rien de ce qu'il doit savoir ; mais il a vu, dit-il, tout ce qu'on peut voir, et il n'aura point regret de mourir. Vocabulaire de la vue employé en polyptote Vocabulaire du lieu Le personnage assiste à une grande quantité d'événements publics Présence anaphorique des pronoms de 3e personne Il y a trois mouvements essentiels à retenir de ce texte. 11er mouvement un personnage qui semble partout à la fois Le personnage dont il est question et qui restera, tout le long de l'extrait, anonyme, semble être partout à la fois. On ne sait pas qui il est mais tout le monde l'a déjà vu son visage m'est familier ». 22e mouvement un personnage qui accumule les activités Ce personnage assiste à tout ce à quoi il peut assister. Le procédé de l'accumulation montre qu'il enchaîne inlassablement les activités de toutes sortes divertissantes, politiques, militaires, culturelles. 33e mouvement le spectacle du monde Le personnage semble avoir envie de tout voir. Il est un spectateur de profession ». Le polyptote du mot voir » montre que le thème de la vue est au centre de cette remarque. Le polyptote insiste donc sur l'omniprésence de la vision. Mais ce personnage se contente de voir, d'observer, d'assister. Il reste passif car il n'agit pas et il n'apprend finalement rien. Polyptote Un polyptote est une figure de style qui consiste en la reprise d'un même terme avec des variations morphologiques nombre, temps, personne, etc..Être un spectateur professionnel » est finalement une activité oisive et bien peu porteuse. En effet, voir n'est ni vivre ni savoir. La Bruyère critique ici non pas les hommes qui jouent sur le théâtre du monde mais les hommes qui observent la comédie sociale sans réfléchir ni en tirer de leçons. CPamphile Livre IX Des grands », remarque 50 - extrait Un Pamphile est plein de lui-même, ne se perd pas de vue, ne sort point de l'idée de sa grandeur, de ses alliances, de sa charge, de sa dignité ; il ramasse, pour ainsi dire, toutes ses pièces, s'en enveloppe pour se faire valoir ; il dit Mon ordre, mon cordon bleu ; il l'étale ou il le cache par ostentation. Un Pamphile en un mot veut être grand, il croit l'être ; il ne l'est pas, il est d'après un grand. Si quelquefois il sourit à un homme du dernier ordre, à un homme d'esprit, il choisit son temps si juste, qu'il n'est jamais pris sur le fait aussi la rougeur lui monterait-elle au visage s'il était malheureusement surpris dans la moindre familiarité avec quelqu'un qui n'est ni opulent, ni puissant, ni ami d'un ministre, ni son allié, ni son domestique. Il est sévère et inexorable à qui n'a point encore fait sa fortune. Il vous aperçoit un jour dans une galerie, et il vous fuit ; et le lendemain, s'il vous trouve en un endroit moins public, ou s'il est public, en la compagnie d'un grand, il prend courage, il vient à vous, et il vous dit Vous ne faisiez pas hier semblant de nous voir. Tantôt il vous quitte brusquement pour joindre un seigneur ou un premier commis ; et tantôt s'il les trouve avec vous en conversation, il vous coupe et vous les enlève. Vous l'abordez une autre fois, et il ne s'arrête pas ; il se fait suivre, vous parle si haut que c'est une scène pour ceux qui passent. Aussi les Pamphiles sont-ils toujours comme sur un théâtre gens nourris dans le faux, et qui ne haïssent rien tant que d'être naturels ; vrais personnages de comédie, des Floridors, des Mondoris. Antonomase figure de style qui consiste à remplacer un nom commun par un nom propre et inversement Énumération et asyndète Discours direct Antithèses Polysyndète Énumération Comportement hypocrite et opportuniste Vocabulaire du théâtre Il y a trois mouvements essentiels à retenir de ce texte. 11er mouvement la critique de l'homme de cour En employant l'antonomase, le terme Pamphile ne désigne plus un homme en particulier mais un type d'homme, une catégorie d'individus. Ainsi, tout ce qui va suivre ne concerne plus Pamphile en lui-même mais l'homme de cour en général. L'énumération, construite sur une asyndète, exprime tout l'orgueil de cet homme. Ceci est renforcé par le discours direct qui, finalement, vide les paroles de leur sens les récompenses reçues ne sont là que pour l'image qu'elles renvoient de celui qui les possède. Les antithèses montrent l'hypocrisie de Pamphile qui feint la modestie alors qu'il est pétri de vanité. Asyndète Une asyndète est une figure de construction qui consiste à supprimer les mots de liaison attendus conjonctions de coordination ou toute liaison logique. 22e mouvement une réflexion sur les faux-semblants et l'hypocrisie Le mouvement suivant dénonce l'hypocrisie du personnage qui ne s'adresse qu'à des personnes qu'il estime dignes de lui. L'évocation de son rougissement montre à quel point l'image que les autres ont de lui est importante à ses yeux il ne veut être vu qu'avec des hommes dignes de lui. La polysyndète sur laquelle est construite l'énumération montre à quel point les critères sont sélectifs pour être considéré comme fréquentable » aux yeux de Pamphile. Mais ces critères sont loin d'être ceux de l'honnête homme puisqu'ils se basent sur la richesse et les mieux montrer l'absurdité et l'hypocrisie de Pamphile, La Bruyère intègre le lecteur par l'emploi du pronom personnel vous » et celui du présent de l'indicatif. La scène, rendue ainsi vivante, montre un personnage opportuniste et faux. Polysyndète La polysyndète consiste à répéter une même conjonction de coordination devant chaque terme d'une énumération. La polysyndète s'oppose à l'asyndète. 33e mouvement la métaphore du theatrum mundi L'antonomase auparavant au singulier est mise au pluriel et l'emploi de présents de vérité générale montrent que la critique qui est faite est universelle et ne concerne pas uniquement ce courtisan-là. Le vocabulaire du théâtre et l'évocation d'acteurs de l'époque en antonomases aussi soulignent la fausseté des courtisans qui jouent sans cesse un aristocrates et les courtisans sont donc de véritables comédiens sur le théâtre du monde. Ambitieux et hypocrites, ils s'éloignent de plus en plus de l'idéal de l'honnête homme.
1247mots 5 pages. Montre plus. Dissertation de Français. Sujet : « L’homme n’a point d’usages ou de coutumes qui ne soient de tous les siècles ». Vous discuterez cette affirmation de La Bruyère dans Les Caractères, en illustrant votre réflexion par des exemples précis des textes étudiés et du livre « Récits pour Aujourd’hui ». Traitant de l'oeuvre du XVIIème siècle au programme des agrégations externes de Lettres classiques et de Lettres modernes ainsi qu'au concours spécial de l'agrégation, l'ouvrage propose un complément utile à la réussite du candidat. Comme tous les "Autres regards", l'ouvrage composé de point de vue complémentaire du Clefs Concours consacré au même sujet. Fiche technique Référence 460625 ISBN 9782350306254 Hauteur 17,8 cm Largeur 12 cm Nombre de pages 160 Reliure broché Format poche INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 Françoise POULET, Myriam TSIMBIDY et Arnaud WELFRINGER LE CORPS DANS LES CARACTÈRES DE LA BRUYÈRE REPRÉSENTATIONS, SIGNIFICATIONS ET ÉCRITURE . . . . . . . . . . . . .21 Marine RICORD DE PRÈS, DE LOIN LES ACCOMMODATIONS DU MORALISTE . . . . .35 Olivier LEPLATRE LE PEUPLE DANS LES CARACTÈRES DE LA BRUYÈRE . . . . . . . . . .55 Pierre RONZEAUD ENJEUX DU NOM PROPRE FICTIONNEL DANS LES CARACTÈRES DE LA BRUYÈRE . . . . . . . . . . . . . . . . . .69 Tiphaine ROLLAND GOÛTER LES TEMPS’ LE MOMENT MODERNE POUR LA BRUYÈRE . . . . . 87 Delphine REGUIG LES CARACTÈRES, LE SAVOIR DE LA LITTÉRATURE . . . . . . . . . . .105 Laurence GIAVARINI PARLER À ZÉNOBIE ÉNONCIATION TROUBLE ET FABRIQUE DE L’HERMÉTISME DANS LA REMARQUE 78 DU CHAPITRE DES BIENS DE FORTUNE’ . . . . . . . . . . . . 121 Yohann DEGUIN ÉLÉMENTS POUR UNE ÉTUDE STYLISTIQUE DES PRONOMS RELATIFS DANS LES CARACTÈRES . . . . . . . . . . . .133 Nicolas LAURENT BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .149 Sous la direction de Françoise Poulet, responsable de la partie “Travail du texte” des volumes Atlande consacrés aux programmes de Littérature française du XVIIe et du XVIIIe siècle, est maître de conférences à l’Université Bordeaux Montaigne. Myriam Tsimbidy dirige la partie “Littérature” des volumes Atlande consacrés aux programmes de littérature française du XVIIe siècle. Elle est professeur à l’université Bordeaux Montaigne. Arnaud Welfringer est maître de conférences à l’université Bordeaux Montaigne, et spécialiste de littérature française du XVIIe siècle et de théorie littéraire. Avec des contributions de Yohann Deguin est professeur agrégé de Lettres modernes et docteur en Langue et Littérature françaises de la première modernité. Il a consacré sa thèse aux Mémoires d’Ancien Régime et travaille sur les identités collectives dans les écrits non-fictionnels. Laurence Giavarini est maîtresse de conférences HDR en Littérature française du XVIIe siècle, membre du centre Chevrier université de Bourgogne et du Grihl CRH-EHESS. Elle travaille sur les politiques de la littérature au XVIIe siècle, la question libertine, la notion d’expérience. Elle est l’auteur de La Distance pastorale. Usages politiques de la représentation des bergers xvie-xviie siècles, Paris, Vrin-Ehess, “Contextes”, 2010, de plusieurs collectifs Construire l’exemplarité. Pratiques littéraires et discours historiens xvie-xviiie siècles, actes du colloque de Dijon mars 2006, EUD, 2008 ; L’écriture des juristes, actes du colloque de Dijon, Paris, Classiques Garnier, “Études et textes de la Renaissance”, 2010 ; Pouvoir des formes, écritures des normes. Brièveté et normativité Moyen Âge/Temps Modernes, actes augmentés du colloque de Dijon juin 2013, Dijon, EUD, “Sociétés”, 2017. Elle a participé au collectif du GRIHL, Écriture et action. xviie-xixe siècle, une enquête collective, Paris, Éditions de l’EHESS, “En temps et lieux”, 2016. Nicolas Laurent est maître de conférences en Linguistique et stylistique françaises à l’École Normale Supérieure de Lyon et membre de l’IHRIM UMR 5317. Ses travaux portent en particulier sur le nom propre et ses “seuils” La Part réelle du langage. Essai sur le système du nom propre et sur l’antonomase de nom commun, Paris, Champion, 2016, la pensée de l’individu dans la langue, la grammaire de la phrase, la sémantique et la stylistique des mots grammaticaux, l’épistémologie du style. Il a été président de la commission de grammaire de l’agrégation externe de Lettres Modernes 2015-2018. Olivier Leplatre est professeur de Littérature française à l’Université Jean Moulin Lyon 3 où il enseigne la littérature du XVIIe siècle. Il a publié plusieurs travaux sur cette période, consacrés notamment à La Fontaine et Fénelon. Il s’intéresse également aux rapports entre textes et images. Il est cofondateur de la revue en ligne Textimage. Sur La Bruyère, il a entre autres fait paraître un ouvrage intitulé “Les Caractères”, Jean de La Bruyère, Bordas, coll. “L’oeuvre au clair”, 2004. Delphine Reguig est professeure de Littérature française du XVIIe siècle à l’université Jean Monnet Université de Lyon – Saint Étienne. Ses travaux, qui se situent au croisement de l’histoire des idées et de la poétique, ont donné lieu à des publications parmi lesquelles on peut compter par exemple Le Corps des idées pensées et poétiques du langage dans l’augustinisme de Port-Royal Arnauld, Nicole, Pascal, Mme de Lafayette, Racine, Paris, Champion, 2007 et Boileau poète. “De la voix et des yeux…”, Paris, Classiques Garnier, 2016. Elle a rédigé, à destination du public étudiant, l’ouvrage Histoire littéraire du xviie siècle, Paris, Armand Colin, collection “Cursus”, 2017. Parmi ses entreprises en cours, elle est actuellement responsable de l’édition critique en ligne du Parallèle des Anciens et des Modernes de Charles Perrault Marine Ricord est maître de conférences à l’Université de Picardie Jules Verne, spécialiste de Littérature française du XVIIe siècle, en particulier des moralistes. Elle est l’auteur de l’ouvrage “Les Caractères” de La Bruyère ou les exercices de l’esprit, Paris, “Écrivains”, 2000. Tiphaine Rolland est maître de conférences en Littérature française du XVIIe siècle à Sorbonne Université Paris. Elle est spécialiste des traditions de la fable et du conte à rire de la première modernité, de ses métamorphoses dans l’œuvre de La Fontaine et de la représentation du divertissement à la Renaissance et à l’âge classique. Elle est l’auteur de deux livres L’Atelier du conteur. Les Contes et nouvelles de La Fontaine Champion, 2014 et Le “vieux magasin” de La Fontaine. Les Fables, les Contes et la tradition européenne du récit plaisant Droz, 2020. Elle est trésorière de la Société des Amis de La Fontaine et secrétaire de rédaction de la revue Le Fablier. Pierre Ronzeaud est professeur émérite de Littérature française à Aix-Marseille Université. Il préside la Société de Littératures classiques et dirige la revue Littératures classiques. Ses travaux portent notamment sur le peuple, les harengères, l’Utopie, la littérature politique, les pamphlets, les Mazarinades, les mémorialistes Retz, Saint-Simon, La Rochefoucauld, les moralistes La Bruyère, Fénelon, la poésie Théophile de Viau, Molière, Corneille, Racine, etc. Il vient de codiriger le n° 100 de Littératures classiques L’Aventure au xviie siècle, itinéraires d’une notion janvier 2020. En 1963, Roland Barthes assignait à La Bruyère “une place ambiguë” “l’école lui reconnaît une grande importance, met ses maximes, son art, son rôle historique en sujets de dissertation […]. Cependant, hors l’école, […] la critique elle-même s’est peu souciée de renouveler l’image toute scolaire que nous avons de lui ; son œuvre ne s’est prêtée à aucun des langages nouveaux de notre siècle […]. Connu à l’égal des grands noms de notre littérature, La Bruyère est cependant déshérité, on dirait presque désaffecté ; il lui manque même ce dernier bonheur de l’écrivain être méconnu” [BARTHES, 2002, p. 473]. Est-ce forcer le trait de considérer que depuis tout s’est inversé ? Si la critique s’est largement appliquée à modifier et préciser notre compréhension de l’auteur des Caractères, “l’école” ne lui reconnaît plus guère l’importance qu’il avait il y a encore quelques décennies. Faut-il corréler cette perte d’importance scolaire à l’absence de La Bruyère des programmes d’agrégation depuis 1991 – soit depuis pas moins de vingt-huit ans ? La Fontaine, Molière, Racine, Corneille ou Pascal pour s’en tenir aux “grands noms” du canon scolaire auquel allude Barthes n’ont pas connu semblable éclipse au cours des dernières décennies. quoi qu’il en soit, on ne peut que souhaiter que, désormais à nouveau familier des agrégatifs et des futurs agrégés, La Bruyère retrouve “une grande importance” – mais, précisément, une importance nourrie des renouvellements apportés par la critique à la description et à la compréhension de son œuvre c’est du moins ce à quoi aimerait contribuer le présent recueil d’articles. 0F7c. 2 239 164 100 171 180 163 215 75

sujet de dissertation sur les caractères de la bruyère